01 avril 2007
la Mouzaïa, les tours, la carte scolaire et les chutes du manuscrit d'Eden
En ouvrant ce blog, je m'étais pris à imaginer ouvrir aux lecteur-e-s des perspectives sur des morceaux épars d'Eden-sur-Seine: ces espaces de textes, qu'à la relecture, vous retirerez du manuscrit pour resserrer la narration. Un des débats importants de notre vie commune, en société, me semble être la nécessité de préserver un minimum de mixité sociale et d'éviter la ghettoisation de nos cités.
Pour comprendre l'extrait ci-dessous, non repris, dans Eden, donc, il faut avoir à l'esprit qu'Anastasia habite dans une villa de la rue de Mouzaïa, quartier pavillonnaire aux 500 maisons nichées au pied des tours de la place des fêtes :
"La nuit prenait forme. La lune
fit miroiter ses rayons entre les tours qui surplombaient la maison
d’Anastasia. La mixité sociale était un concept nouveau en France. Gabriel se
dit qu’Anastasia dans son pavillon bohème était l’illustration parfaite de la
cohabitation possible entre cités et pavillons. Il est vrai que la carte
scolaire de l’arrondissement prévoyait cependant une coupure nette entre la
zone pavillonnaire qui pouvait emmener ses enfants rue Manin alors que les
tours avaient droit à l’école de la rue Eugénie Cotton. Une féministe
communiste historique comme symbole d’un apartheid de classe… Les cartographes
scolaires avaient dû bien rire. La conversation bifurqua. Arnaud et Anastasia
partirent en cuisine affiner les préparatifs du repas. Gabriel examina avec
Susan s’il était possible de théoriser l’amour unique et sa transformation en
combat politique. Ils convinrent qu’ils ouvraient là un débat aux perspectives
incertaines. Mais que justement c’est ce qui en faisait la beauté. D’autres
convives arrivèrent alors et seuls les rayons de la lune conservèrent la
mémoire de ce qui fut dit."
Je reviendrai prochainement sur les élections municipales de Paris en 1977 qui faillirent voir élire un maire Communiste : Henri Fiszbin
Olivier